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Le rite D'York

 

Histoire du rite

 

Le développement du rite d’York coïncide avec l'expansion de la Grande Loge des Anciens au début du XVIIIe siècle. Plus « christique », cette pratique rituelle sera même défendue par Laurence Dermott dans son Ahiman Rezon.

 

Si le rite d’York connaît sa genèse en Écosse, ce sont les francs-maçons irlandais qui contribueront à l'exporter en Amérique du Nord au XVIIIe siècle et au début du XXe siècle.

 

Il prend sa dénomination de rite américain par distinction avec le rite émulation qui se codifie lorsque les loges des Anciens et des Modernes s'unissent en 1813. Les États-Unis, absentes de l'union entre deux conceptions de la franc-maçonnerie qui voit le jour en Grande-Bretagne, gardent ainsi toute l'originalité et l'authenticité de ce rite. Les différences de rituel entre les Anciens et les Modernes n'étaient cependant que restreintes : inversion des mots sacrés, dispositions des lumières,... Le contenu symbolique des grades de compagnons et de maître étaient différents.

 

Le Rite d'York est particulièrement développé aux États-unis où ses loges s'interdisent toute discussion de sujets politiques, religieux ou de tout autre sujet controversé et ne revendiquent comme objectif que celui de l'amélioration de ses membres.

 

Il n'est pas rare aux États-Unis que le rite d’York soit pratiqué en binôme avec le Rite écossais ancien et accepté. Ce constat a encouragé la création en 1957 à Détroit du Collège du rite d'York afin de défendre le rite et d'en faire sa promotion.

 
Particularités du rite
 

Le rite d’York s'appuie particulièrement sur la Bible et plus encore sur l'Ancien Testament. Le signe d'ordre est parfois précédé par la formule «Dieu Garde» selon les rituels.

 

La démarche initiatique, des loges bleues jusqu'au degré de Chevalier de la Croix-Rouge de Constantin, contenue dans le rite de York veut que le franc-maçon passe du Temple de Salomon (de l'Ancien Testament) qu'il rebâtit en recevant la gnose en vue d'un Temple à la portée plus christique que poursuit les Commanderies.

 

 Les Loges pratiquant le «rite York » sont immédiatement reconnaissables à la présence d’un Autel central encadré par trois chandeliers afin de marquer l'importance du Volume de la Loi Sacrée. En effet, le «rite York » est articulé autour de la Bible qui, à la différence des autres Rites, est placée au centre physique de la Loge, spécificité que l'on retrouve dans tous les grades du système. Son ouverture et sa fermeture, ainsi que les passages d'un Livre à l'autre, selon ce que commande le rituel, font l'objet d'un cérémoniel très particulière et unique dans le paysage maçonnique. Il n'est pas rare de voir d'autres Volumes de la Loi Sacrée, comme le Coran, la Torah ou les Upanishad, ou d'autres encore, disposés sur l'Autel central des Loges York, aux côtés de la Bible.

 

Comme dans toutes les Loges, les Obligations solennelles se contractent sur la Bible. Toutefois, et il s'agit là d'autres spécificités du York, les déambulations se font également autour de la Bible, et les Signes du Serment, ou « Due Gard » font systématiquement référence aux positions des mains sur cette dernière. De même, de longs passages rituels rappellent aux candidats les obligations qu'ils doivent à la Bible, protection, étude des devoirs contenus, etc. Même si la coutume s'est perdue dans la plupart des ateliers, il est toujours d'usage, dans toutes les Loges américaines, d'offrir une Bible dédicacée par tous les Frères présents aux candidats nouvellement élevés au grade de Maître Maçon.

 

 Le rituel York insiste particulièrement sur la présence de la Bible dans la Loge, et donc dans la vie des Frères, en la plaçant au centre de l'atelier et au cœur même de l'engagement maçonnique. Une longue exhortation sur la Bible, unique parmi tous les rituels maçonniques, prend place immédiatement après l'Obligation solennelle du 1er grade et rappelle cette importance :

« S’il arrivait jamais que l’athée, l’infidèle, l’irréligieux ou le libertin, puisse arracher la Bible de nos Autels, (...) alors nous ne pourrions plus prétendre au noble titre de Maçons Anciens, Francs, et Acceptés. Mais tant que cette Sainte Lumière brillera sur nos Autels, tant qu’elle illuminera le chemin que suivent les Francs-Maçons des rayons dorés de la Vérité (...), la Franc-Maçonnerie pourra vivre et exercer son influence bénéfique sur l’humanité. Montez donc une garde vigilante devant ce Livre de la Loi Sacrée et Immuable, comme s’il s’agissait de votre vie même. Défendez-le comme vous défendriez le drapeau de votre pays, vivez selon ses enseignements divins, avec son assurance éternelle d’une immortalité bénie ».

 

Selon les grades, la Bible est ouverte à des passages différents, comme suit :

  • Psaume 133, au grade d'Apprenti

  •  Amos 7, au grade Compagnon

  • Ecclésiaste 12, au grade de Maître Maçon.

 

Ce choix marque les étapes rituelles que traverse le candidat dans sa progression maçonnique et spirituelle, de la joie des Frères à se retrouver ensemble, jusqu'à la fin de l'existence. Ces passages sont également lus par le Chapelain lors des cérémonies de réception dans les trois grades.

 

Loin d'être morbide, le concept de la mort inéluctable du corps physique et de la vie éternelle de l'âme est annoncée clairement dès le 1er grade, lors de la remise du tablier au jeune Frère Apprenti :

 

« Il est désormais vôtre, à vous de le porter tout au long d’une vie honorable, et à votre mort, qu’il soit déposé dans le cercueil qui contiendra votre dépouille mortelle (...), et lorsque votre âme tremblante se tiendra seule et nue devant le grand trône blanc pour y recevoir le jugement des actes de votre vie terrestre, puisse-t-il être votre lot d’être accueilli par ces mots, de celui qui est le Juge Suprême : sois le bienvenu, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur ».

 

L'omniprésence divine transparait également dans les décors des Frères et de la Loge, notamment par la présence d'un Œil-qui-voit-tout brodé ou imprimé sur la bavette des tabliers des Maîtres Maçons, et de la lettre « G » à l'Orient.

 

Le Frère qui conduit les candidats est un Diacre (du mot anglais « Deacon ») et non un « Expert » comme on peut en trouver dans certaines traductions approximatives. Le mot Diacre est utilisé dans son sens premier et religieux de servant d'autel, d'assistant cérémoniel et de messager de la parole divine. C'est lui en effet, qui par ordre du Vénérable Maître, ouvre en grand la porte de la Loge pour l'entrée du candidat en déclarant : « Qu’il entre, au nom du Seigneur, dans cette Respectable Loge et qu’il soit reçu selon les formes anciennes et dûment établies ».

LOGE LA PRINCESSE DE LAMBALLE orient de LAMBALLE

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