

Loge LA PRINCESSE DE LAMBALLE

Le rite Ecossais rectifié
Histoire du rite
Il a été principalement élaboré par Jean-Baptiste Willermoz(1730-1824). Ce célèbre maçon lyonnais réforme la branche française de la Stricte observance templière au Convent des Gaules en 1778, en y intégrant des éléments de l'Ordre des Élus Coëns et en renonçant à l'héritage templier.
On peut considérer cette date de 1778 comme la date naissance du RER, Réforme de Lyon de 1778 qui, de par les décisions qui furent prises lors du Convent des Gaules, sont véritablement à l’origine du Rite, ou plus exactement du Régime écossais rectifié, qui transforma, réforma et, en effet, « rectifia » en profondeur la Stricte Observance dite « Templière », nouveau Régime, ou système pensé et voulu par Jean-Baptiste Willermoz .Lors du Convent des Gaules en 1778, les sièges des Prieurés provinciaux furent modifiés, et la Préfecture de Zurich représentée au Convent par Rodolphe Salzmann (1749-1821) Eq. À Hedera, se vit élevée au rang de « Grand Prieuré d’Helvétie ». Ce Grand Prieuré, constitué le 14 août 1779, sera celui qui veillera sur la conservation du Régime rectifié après son extinction en France au XIXe siècle, et qui contribuera à son réveil dans sa terre d’origine au début du XXe siècle, en transmettant en 1910 à Camille Savoire et Pierre de Ribaucourt, les éléments initiatiques indispensables à sa réédification.
Il s'inspire de différents systèmes initiatiques existants à l'époque :
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L'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l'Univers de Martinès de Pasqually,
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La Stricte observance templière, maçonnerie chevaleresque initialement établie en Allemagne milieu du XVIIIe siècle puis étendue au reste de l'Europe dans ses Provinces templières 1;
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L'Écossisme maçonnique (les divers hauts grades maçonniques dont l'organisation n'est pas encore formalisée);
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La maçonnerie bleue en trois grades (apprenti, compagnon, maître) telle que pratiquée par la franc-maçonnerie française (GODF) à cette époque-là et qui est devenue l'actuel rite français.
L'évolution et la transformation de ce système lors du Convent de (Wilhelmsbad)1782, aboutira à la forme du Rite écossais rectifié. Depuis, les rituels de ce rite n'ont pas ou que peu évolué. C'est un rite d'essence chrétienne, mais d'un christianisme transcendant et non dogmatique, qui a pour doctrine sous-jacente le Traité de la réintégration des êtres, de Martinès de Pasqually, et les Leçons de Lyon, qui se déroulèrent de 1774 à 1776.
Deux textes fondamentaux, régissant la vie, précisant l'organisation et définissant les principes du Régime rectifié, furent arrêtés lors du Convent des Gaules : Le Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, et Le Code Général des règlements de l’Ordre des C.B.C.S., Codes approuvés par les députés des Directoires de France au Convent National de Lyon de 1778. Ces deux Codes, ayant été élaborés à cet effet, demeurent l'unique référence définissant et organisant le Régime rectifié.
Particularités du rite
A l’instar des autres voies maçonniques, Le RER procède par étapes ; à chaque grade le rituel des cérémonies, complété par une instruction morale et un catéchisme par demandes et réponses, délivre un enseignement progressif. La spécificité du rite réside dans sa construction : chaque grade fait allusion à ce qui va suivre ensuite, de même que chaque grade donne les clés du précédent et le rend nécessaire à la complète compréhension - ou plutôt intégration profonde - de ce qui a précédé. De cette méthodique imbrication résulte une permanente interpellation du cherchant, une invitation à revenir sur l’acquis, à le reformuler et l’enrichir. Ce travail s’accomplit dans son for intérieur et dans l’échange avec ses frères. Il y a de la maïeutique socratique dans ce processus, la connaissance approfondie de soi devant conduire l’homme de désir à découvrir le maître intérieur (qui constitue sa véritable essence) et à lui donner sa pleine dimension lorsque les vaines prétentions de l’ego auront été réduites à néant.
Pour ce travail Le Rite propose les traditionnels outils symboliques de la maçonnerie et des récits historiques ou mythiques tirés de l‘Ancien Testament en mettant un accent particulier sur la tripartition, « union presque inconcevable qui est en vous de l’esprit, de l’âme et du corps qui est le grand mystère de l’homme et du maçon figuré par le temple de Salomon ».
Il n’est pas de réalisation spirituelle sans perfectionnement moral et le maçon rectifié s’engage à pratiquer constamment parmi les hommes les vertus que l’Ordre exige. L’exigence de bienfaisance est particulièrement soulignée (« tout être qui souffre ou gémit a des droits sacrés sur toi ») et le principe évangélique « Aime ton prochain comme toi-même » est un devoir essentiel pour le maçon rectifié.
Le Régime comprend les trois grades maçonniques de base, c’est au quatrième (celui de Maitre Ecossais de Saint André) que se termine l’initiation maçonnique. La classe symbolique du régime est donc constituée de quatre grades.
Le Maître Ecossais de Saint André doit consacrer quelques années à poursuivre la mise en œuvre de sa réalisation spirituelle avant d’accéder à l’Ordre intérieur qui constitue la classe chevaleresque du Régime.
L’Ordre intérieur comprend un grade préparatoire, celui d’Ecuyer Novice et le grade ultime du Régime qui donne le titre de Chevalier bienfaisant de la Cité Sainte. La classe sacerdotale des Profès et Grands Profès proposée par J-B Willermoz n’a pas été entérinée par le convent de Wilhelmsbad.
Durant au moins deux ans, l’Ecuyer Novice doit travailler sur sa profession spirituelle et faire émerger en lui dans des termes héraldiques son identité essentielle qui s’exprimera par son blason, sa devise et son nom d’Ordre. S’il parvient à établir sa maturité spirituelle en conformité aux exigences de l’Ordre, l’Ecuyer Novice sera armé Chevalier au cours d’une cérémonie conduite selon l’ancienne tradition de la Chevalerie ; à défaut il sera rétrogradé dans la classe symbolique.
Le Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte imprégné de la doctrine de l’Ordre se voue au service de Dieu de ses frères et de tous les hommes, pratique une bienfaisance active et poursuit dans la sérénité sa quête intérieure jusqu’ au terme de sa vie terrestre.