

Loge LA PRINCESSE DE LAMBALLE

Le rite émulation
Histoire du rite
Son histoire est profondément inscrite dans celle de la Maçonnerie Anglaise. Ce rite, qui a été le symbole de la réconciliation des "Anciens" et des "Modernes", marque une transition entre la maçonnerie opérative et la maçonnerie spéculative.
Les plus anciens rituels ne sont pas parvenus jusqu'à nous. En effet, pour le maçon opératif toute allusion écrite ou dessinée aux secrets techniques du métier de l'art de bâtir ou aux modes de reconnaissance entre ouvriers était une sorte de violation du secret professionnel. La transmission ne pouvait et ne devait se faire qu'oralement. Lorsqu'elle se fit spéculative, la franc-Maçonnerie, dans ces rites d'initiation, conserva et aggrava même par l'adjonction de supplices symboliques toute transmission des secrets qui ne fût strictement orale.
En 1717, la première Grande Loge dite des « Moderns » a commencé à rassembler ce qui constituait l’essence du rite pratiqué jusqu’alors. À partir de 1752, les « Antients » contribuent à leur tour au travail des « Moderns » en apportant de substantielles modifications. Les deux courants, « Antients » et « Moderns » se rassemblent alors par l'Acte d'Union en 1813, constituant ainsi la Grande Loge unie d'Angleterre.
En 1823, un des fruits de cette union a été la création d’une loge d’instruction exclusivement réservée aux Maîtres : « Emulation Lodge of Improvement », qui a donné son nom au rite, créé dans version originale en anglais la même année. La mission de cette loge était de pratiquer le rituel dans sa plus grande rigueur afin de former les maitres des autres loges qui devaient à leur tour l'enseigner aux autres frères.
Particularités du rite
Le rite Émulation est un rite maçonnique d'oralité dont les particularités sont de graviter autour des références universelles du Métier, d’exclure toute idée de discours qui valoriserait certains « Frères », et de pratiquer les cérémonies intégralement par cœur.
L'exigence de l'oralité et la pratique des cérémonies dites par cœur aux trois grades du rite Émulation : Apprenti, Compagnon, Maître, ne résultent pas d'une obligation de préserver une mentalité antique mais bien, pour un franc-maçon moderne, de parfaire son initiation. Elle se justifie par une raison psychologique, morale, humaine et spirituelle. Plus un maçon assimile son rituel, plus il le découvre, et plus il le découvre, plus il s'initie. L'apprentissage par cœur du rituel aux trois grades oblige le maçon de rite Émulation à apprendre son rituel entre les tenues. Il quittera en conséquence régulièrement le monde profane afin d'entrer en relation avec l'esprit de son rituel afin de s'en imprégner.
Chaque officier de l'atelier effectuera cette démarche. La cérémonie du rite Émulation s'apparente à un office où par l'apprentissage par cœur de son rituel, chaque membre éteint en lui toute forme d'expression personnelle pour se revêtir de la pureté de son rituel. C'est le rituel qui gouverne et dirige la loge.
Le comité de loge, avant l'ouverture des travaux, a déjà résolu les problèmes d'ordre profane ou d'intendance. Il préserve ainsi l'ambiance religieuse d'une tenue. L'avancement des officiers et l'élection du Vénérable sont joués à l'avance. Dans l'esprit du rituel, le parrain d'un candidat peut, le jour de son initiation lui annoncer qu'il sera vénérable, et pratiquement quelle sera l'année où il accèdera au vénéralat.
L'idée maîtresse est celle de l'harmonie de la Loge. Ainsi s'explique l'interdiction de lire le rituel et également celle du tutoiement en Loge. L'oralité du rite donne au nouvel initié l'impression que le texte qui lui est adressé est personnalisé.